Portrait #4 : Equinoctis, le cirque vivant au cœur du Sanatorium
Poursuivons notre série “Fenêtres sur Bergesserin”, à la découverte des résident·es qui font du Sanatorium un lieu hybride, vibrant, entre art, artisanat et engagement.
Aujourd’hui, place à un univers unique, intense, politique et poétique :
la Compagnie Equinoctis – La Négresse à Cheval.
Quand le cheval devient un langage
Fondée en 2006 par Sabrina Sow, neuropsychologue de formation, la compagnie Equinoctis – La Négresse à Cheval explore un terrain artistique singulier : interroger les rapports de domination à travers la force fantasmatique du cheval. Depuis sa création, la troupe s’est constituée comme un vaste troupeau mouvant, fait d’êtres humains et non-humains, réels ou symboliques, qui nourrissent ses spectacles d’une énergie collective unique.
Un cirque qui mêle
les arts
Les créations d’Equinoctis se situent à la croisée de plusieurs disciplines : poésie, mouvement, musique et arts équestres. Elles donnent vie à des formes hybrides et puissantes, où le cheval devient partenaire de jeu autant qu’allégorie.
La compagnie dispose d’un chapiteau de 20 mètres de diamètre, coiffé d’une coupole à l’italienne de 8 mètres de haut, aujourd’hui installé sur le solarium du Sanatorium. Ce lieu accueille non seulement les spectacles et recherches de la troupe, mais aussi ceux d’autres artistes invités.
Une maison d’édition intégrée
Equinoctis ne s’arrête pas à la scène : la compagnie a fondé sa propre maison d’édition, Les Éditions de l’Espèce, rendue possible grâce au soutien de la Fondation Beaumarchais. Cette démarche prolonge leur volonté de tisser des liens entre les arts, les mots et la pensée critique.
“Nous créons des espaces où humains et animaux dialoguent, où les gestes du cirque deviennent un langage poétique et politique.”
Des spectacles ici et ailleurs
Les artistes d’Equinoctis se produisent dans des lieux variés : rues, chapiteaux, salles de théâtre, sites non dédiés. Leur capacité à investir des espaces multiples reflète leur désir d’aller à la rencontre des publics et de décloisonner les pratiques artistiques.
La Bête et l’Animale : une création engagée
La dernière création, “La Bête et l’Animale”, raconte l’histoire d’une femme noire qui choisit de devenir animal. Ce conte éco-afro-féministe a vu le jour au Manège, Scène nationale de Reims, où Sabrina Sow est artiste compagne. Le spectacle bénéficie du soutien de nombreux partenaires : la DRAC Bourgogne-Franche-Comté, le Conseil régional BFC, le Département de Saône-et-Loire, ainsi que plusieurs scènes nationales (Mâcon, Chalon-sur-Saône, Belfort) et structures dédiées au cirque et à la création musicale.
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